Cet article fait référence à notre jeu en ligne « Serez-vous le meilleur pour sauver les choupissons », disponible ici.

Quel plaisir d’apercevoir cette petite boule de piquants courir dans le jardin le soir avec cette élégance et cette discrétion… bien à lui !

Ils grognent, ils sont curieux, ils sont mignons… bref, ce petit mammifère adorable a fait couler beaucoup d’encre. On a même renommé ses bébés les “choupissons” tellement ils sont choux.

Mais leurs petites bouilles parcourent de moins en moins nos pelouses, et leur absence nous inquiète. 

Alors pourquoi faudrait-il sauver les hérissons ? et comment ?

Les populations de hérissons s’effondrent. 

Le phénomène est très visible au Royaume-Uni où on comptait 36 millions de hérissons en 1950 contre 1,5 million en 1990.

herisson blanc jardin

Suite à ce constat alarmant, une pétition est mise en ligne par les petites associations uniquement spécialisées dans la sauvegarde des hérissons. Grâce aux 118 000 signataires, le hérisson est classé espèce prioritaire !

Les espèces en danger de disparition sont classées dans les annexes de 1 et 2 de la directive Habitats de l’Union Européenne. Celles nommées prioritaires sont signalées par un *. On porte une attention particulière sur ces espèces qu’on utilise pour la sensibilisation au public.

Petite astuce pour préserver la biodiversité des espaces verts, la technique de gestion différenciée. Le principe est d’adapter l’entretien à l’utilisation des espaces. On laisse plus de place au côté sauvage de la nature, tout en offrant des zones agréables pour le public.  Cet article vous en dit davantage.

Tout est développé dans nos formations Bachelor Éco-Manager et Mastère Ingénierie Écologique, option Gestion et Restauration des écosystèmes.

Avant de vous révéler comment sauver les hérissons, savez-vous réellement qui il est ?

1) Le hérisson d’Europe

Ce que mange le hérisson 

De son nom scientifique Erinaceus europaeus, ce petit mammifère nocturne est classé dans l’ordre des Insectivora, avec les taupes, car son alimentation est centrée sur les insectes. Il mange les scarabées, les fourmis, des perce-oreilles, des mille-pattes…  

Cependant, il dévore avec passion des gastéropodes, comme les limaces, des œufs ou encore des fruits. 

En se rapprochant de la ville, le hérisson devient omnivore. C’est un opportuniste et il peut également manger des œufs, des carcasses de petits animaux…

La reproduction du hérisson 

La période de reproduction se situe à la sortie de l’hibernation. Cependant, comme le mâle entre en activité un mois avant la femelle, les premiers accouplements n’ont lieu que vers la mi-avril. La femelle peut mettre bas 2 fois dans l’année, pour une portée d’environ 4 choupissons.

Hérisson et chat 

Il arrive que des chats s’attaquent aux hérissons. Dans ce cas, il faut rapidement intervenir et éduquer le chat à ne pas recommencer. Je vous assure, il comprend vite, mais il est têtu. 

Hérisson et ville 

Des études scientifiques ont révélé que des hérissons parviennent à s’adapter à la ville. Au lieu de chasser à la tombée de la nuit, ils sortent vers minuit, lorsque tout le monde est chez soi et que les chiens ont fini leur promenade.

Mais ils restent sensibles à nos activités et sont fréquemment délogés. Le milieu urbain est donc un milieu très hostile !

 

herisson route

Il hiberne ou il hiverne ?

On dit qu’un animal hiberne lorsque son métabolisme enclenche un phénomène biologique pendant la saison froide. La température de son corps peut descendre jusqu’à 0°C ! Il passe donc l’hiver en hypothermie.

Leur métabolisme peut diminuer de 98% et passer de 300 à 3 pulsations par minute. Seules les zones de son cerveau qui commandent les actions vitales restent actives. 

De nombreux humains attribuent ce phénomène à certains de leurs congénères en période de congés 😉.

L’animal qui hiverne, quant à lui, somnole. Son cerveau reste très réactif et il peut parfaitement se réveiller.

C’est le cas du hérisson d’Europe, qui passe la période froide à l’abri sous un tas de feuilles, de branchages ou sous une haie.

Maintenant que vous le connaissez mieux… Voici pourquoi il est de moins en moins présent dans nos jardins… et surtout, comment le sauver !

2) Quelle est la durée de vie d’un hérisson ?

Nos activités impactent significativement leur vie, alors que de simples installations pourraient préserver une grande partie de leur espèce.

Aujourd’hui, seulement 4 individus sur 1 000 atteignent l’âge de 10 ans ! La durée de vie d’un hérisson est estimée à : 3 ans en moyenne. C’est très peu, quand on sait que leur espérance de vie en captivité est de 10 ans… 

Ce n’est pas une raison pour les capturer ! C’est juste un chiffre qui indique que, à l’abri, ils peuvent vivre bien plus longtemps.

Voici les causes de mortalité :

  • 26 % sont intoxiqués par les pesticides (Métaldéhyde) tue-limaces.
  • 24 % sont écrasés sur les routes.
  • 18 % sont décimés par le parasitisme (asticots, tiques, puces).
  • 13 % meurent d’épuisement et de faim.
  • 10 % décèdent noyés dans les piscines, blessés par les débroussailleuses ou les tondeuses, brûlés dans les tas de feuilles, prisonniers dans des filets de cultures.
  • Prédateurs du hérisson : 9 % seulement sont victimes de leurs prédateurs naturels comme les fouines, blaireaux, putois et renards et des prédateurs domestiqués comme les chiens et les chats.

Notons que le parasitisme tue 18% des hérissons à lui seul. Les mouches pondent sur ses plaies, près des yeux, de l’anus ou de la bouche et les asticots se nourrissent du hérisson vivant qui succombe à leur appétit et aux maladies qu’ils développent à cause d’eux.

Mais détrompez-vous ! Ce n’est pas un taux de mortalité naturel !

On peut penser que nos activités humaines n’ont rien à voir avec ces parasites.

… et pourtant…

Les hérissons sont des animaux nocturnes et ne sortent pas le jour, car ils sont attaqués par des mouches. Elles pondent dans les plaies, près des yeux et leurs larves dévorent le hérisson de l’intérieur.

Malheureusement, il est forcé de sortir de son abri en plein jour à cause des chiens qui le débusquent, d’un jardinier qui nettoie un jardin ou encore poussés par la faim, il sort et affronte les parasites pour tenter de trouver de la nourriture que l’urbanisation a détruite.

Les dangers sont partout pour eux !

3) Accueillir un hérisson dans son jardin est différent que d’avoir un hérisson domestique

Un hérisson est un animal sauvage et protégé. De plus, il transporte de nombreuses maladies transmissibles à l’Homme. Alors on les touche avec les yeux. 

Non oubliez, ça peut faire mal !

Selon les conseils de la LPO, vous pouvez inviter les hérissons à vous fréquenter sans danger !

Il vous suffit de bannir tous les produits anti-limaces et les insecticides qui détruisent les ressources alimentaires du hérisson et l’empoisonnent petit à petit. Vous vous rendrez rapidement compte que le hérisson fait un meilleur travail que ces produits.

Pour laisser le hérisson circuler entre les jardins et les parcs, découper un carré d’environ 15 cm dans les barrières.

Mais le mieux est de créer dans votre jardin des haies pour pollinisateurs. Vous lutterez aussi contre l’effondrement des insectes pollinisateurs, et le hérisson s’en servira pour se déplacer. Vous trouverez à cet effet d’excellents guides spécialisés par région sur le site de Pollinis.

herisson grillage bebe danger

Ce que mange un hérisson, que lui donner à manger ?

Il est déconseillé de les nourrir avec les croquettes des animaux de compagnie. En effet, cet animal sauvage est capable de trouver sa nourriture par lui-même, il n’a pas besoin de produits industriels. 

À noter que le pain et le lait sont des aliments toxiques pour le hérisson qui peuvent causer des diarrhées. Ils sont donc à bannir.

Mais si vous avez recueilli un hérisson mal au point, assurez-vous d’appeler l’association de protection des hérissons la plus proche de chez vous !

Vous pouvez laisser une coupelle d’eau, surtout pendant la période estivale. De nombreuses autres espèces pourront aussi profiter de cette eau précieuse, comme les oiseaux ou encore les abeilles qui se noient souvent dans les piscines qui n’ont pas de pente douce pour ressortir.

En parlant de piscine, c’est un piège mortel pour les hérissons et tous les animaux qui tentent de s’y abreuvent au péril de leur vie. Recouvrez rapidement la piscine ou installez une rampe de sortie grâce à une planche en bois.

Et en parlant de planche ! Pensez à en placer dans les trous ou dans les fossés trop abrupts pour permettre aux hérissons de remonter. Ils sont tellement curieux qu’ils tombent souvent dans des cavités artificielles dont ils ne sortent plus.

Comment savoir où se cache le hérisson et comment garder un hérisson dans son jardin ?

Il aime :

  • Les haies feuillues pour s’abriter, les tas de feuilles mortes pour faire un nid.
  • Une végétation diversifiée : gazon, pissenlits, mousse, fleurs, plantes diverses, buissons, haies, arbustes, arbres…  Y’en a des bêtes à manger là-dessous !
  • Se servir de la mousse pour faire mon nid, elle est très confortable.
  • Les potagers, excellent terrain de chasse. Il se délecte des insectes et des limaces qui attaquent vos plantations… et les fraises sont croquées en guise de salaire pour son travail de jardinier professionnel !
  • Les tas de bois posés sur une cagette retournée, contre un mur et à l’ombre, pour y confectionner un abri.
  • Le compost qui procure une chaleur et une nourriture abondante pour ses petits.

Les actions à mettre en place pour préserver cette espèce ne sont pas colossales et sont indispensables. 

Beaucoup d’espèces attendent qu’on se réveille pour faire attention à elles aussi.

Parce que le cas du hérisson est loin d’être un cas isolé !

4) Les hérissons : espèce parapluie et marqueur de l’état de santé des écosystèmes

Le hérisson est considéré comme espèce parapluie.

Qu’est-ce qu’une espèce parapluie ? C’est une espèce dont le domaine vital est assez large pour que sa protection assure celle des autres espèces appartenant au même territoire.

En France, ” Le hérisson est un animal qui sonne l’alerte sur l’état des écosystèmes ” selon l’article dans Libération de Nathalie de Lacoste, chargée d’étude des mammifères au Muséum National d’Histoire Naturelle. 

Le déclin de cette espèce est révélateur du déclin des écosystèmes entiers. La biodiversité est mise à rude épreuve, puisque nous traversons la 6ème extinction de masse.

C’est pourquoi nous formons des Éco-Manager en biodiversité et stratégies environnementales. 

Il s’agit d’aller plus loin que le développement durable en développant des compétences naturalistes, pour développer la biodiversité dans les lieux où elle s’éteint, c’est-à-dire, presque partout.

Prendre en compte la biodiversité (dans les projets, au travail ou chez les particuliers) devient un travail indispensable pour la préserver et la restaurer.

Sauver la biodiversité parce que nous dépendons directement d’elle, mais aussi pour elle-même, pour ne pas favoriser seulement les espèces qui nous sont utiles.

Pour finir, vous pouvez découvrir comment mettre en place de telles stratégies dans nos formations Éco-Manager et nos Mastères avec leurs options :

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